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À travers son œuvre, Dalila Dalléas Bouzar qui vit et travaille à Bordeaux, questionne le statut du peintre, de l’histoire de l’art et de la représentation comme outil de pouvoir. La peinture est le moteur d’une réflexion née de sa révolte face à la condition des femmes et à l’histoire des dominations.
Si elle soulève la question de l’identité, Dalila Dalléas Bouzar la laisse se dire par la voix de la chair, de la trace à même la peau. En reliefs délicats, dans le sourcillement des traits du pinceau et de la graphie, dans les vibrations de sa peinture, son geste assuré est parfois interrompu. L’image révèle sa fragilité, la figure tient son mouvement en équilibre. Avec retenue, chaque personnage porte en suspens sur son visage les expressions qui s’inscrivent au passage du temps et de son historicité. Le noir en contraste se fait matière d’où jaillit la lumière, dans une esthétique classique réinventée au fil des émotions restituées. Les vides laissés, les traits inachevés par endroit font planer une mélancolie et l’envie d’y reconstruire une part de soi, d’écouter l’écho qu’ils diffusent.
Dans un jeu de rôle, elle dispose, subtilise, dissout la matière pour en conserver indéfiniment l’empreinte en mémoire. L’artiste se fait alors tour à tour victime et coupable de la disparition des traces de son passé.
